L’Etat retient le projet d’A31bis avec un péage entre Thionville et Luxembourg
Les ministres Ségolène Royal et Alain Vidalies ont validé le projet d’A31bis afin de désengorger l’autoroute actuelle entre Nancy et Luxembourg. L’Etat a retenu le scénario de péages pour une autoroute concédée afin d’accélérer la réalisation du projet.
L’A31bis sera en partie payante a tranché l’Etat dans une décision consécutive au débat public ouvert à la fin de l’année dernière, selon un document que nous nous sommes procuré ce lundi. Dans une décision ministérielle signée par Ségolène Royal et Alain Vidalies le 12 février et rendu public ce lundi, l’Etat a acté son soutien au projet d’A31 bis permettant à terme de régler les difficultés de trafic sur l’A31 entre l’agglomération de Nancy et la frontière luxembourgeoise.
«Le recours à la concession est retenu pour l’ensemble des aménagements autoroutiers en tracés neufs et les aménagements au nord de Thionville» écrit l’Etat dans ce document validant ainsi le système de péages sur plusieurs tronçons de l’A31. Ainsi, des péages devraient voir le jour au nord de Thionville pour l’axe jusqu’à la frontière mais aussi sur le barreau Gye-Dieulouard et enfin sur la nouvelle liaison A31-A31 (10 kilomètres neufs). De Thionville à Luxembourg, sur 14 kilomètres, le projet de rénovation de l’A31 comprend une mise à 2x3 voies.
Les frontaliers vont devoir passer à la caisse des péages
La décision de l’Etat est claire : l’A31 entre Thionville et Luxembourg empruntée chaque jour par des milliers de frontaliers dans les deux sens sera payante. En échange de cette concession à une entreprise privée – et pour que le dossier avance plus vite alors que l’urgence est là – les frontaliers pourront bénéficier d’une autoroute rénovée et plus large (2x3 voies au lieu de 2x2 voies actuellement). Cet axe de 14 kilomètres pourrait aussi comprendre des aménagements en faveur du covoiturage ou des transports en commun. L’Etat assure que le projet se fera en concertation avec le Luxembourg.
Un comité de pilotage, présidé par le préfet de région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine et associant les préfets de Meurthe-et-Moselle et de Moselle, sera mis en place dès le mois d'avril 2016. Il associera les collectivités locales concernées par le projet « A31 bis » au déroulement des études et aux décisions sur la poursuite du projet. Les caractéristiques des aménagements retenus feront l’objet d’une concertation locale à lancer avant la fin 2017 au cours de laquelle seront notamment présentés au public les scénarii étudiés.
Cette concertation devra permettre de débattre de la réalisation d'une liaison entre Toul et Dieulouard, y compris l'étude de faisabilité d'un aménagement progressif par retraitement de la route départementale 611 ou encore le scénario polémique de la réalisation d'une liaison A30-A31 Nord «en comparant plusieurs options de passage», selon le ministère des Transports. Le meilleur scénario inclurait «a minima l'approfondissement du tracé présenté en débat public par l'emplacement réservé dans Florange et l'étude d'une variante se raccordant à l'A30 plus à l'Ouest au droit de Hayange» peut-on lire dans un communiqué de la région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine.
La traversée de Florange semble abandonnée
Le maire (Les Républicains) de Florange et le député PS de la circonscription se sont vigoureusement opposés au projet de traversée de la ville par ce nouveau tronçon de 10 kilomètres qui aurait coupé la ville en deux. La pression des élus a visiblement convaincu les élus d’étudier d’autres options pour la liaison A30-A31.
Le gouvernement se dit aussi prêt à étudier l’option d’une écotaxe régionale ou une vignette poids-lourd mais que «cette proposition nécessite des études pour vérifier sa faisabilité juridique, technique et financière». Le président (LR) du Grand-Est Philippe Richert et son vice-président également président (UDI) de la Moselle plaident pour cette méthode afin de financer une partie du projet qui couterait entre 1,1 et 1,4 milliards d’euros. Une autoroute A31bis qui devrait voir le jour d’ici 2025 dans le meilleur des cas.
Pour le président PS de la Meurthe-et-Moselle, «l’équilibre du texte (la décision ministérielle, NDLR) qui permet de poursuivre la réflexion en proposant d’étudier la faisabilité d’un aménagement de la RD 611 en voie express plutôt que d’un barreau autoroutier» est une bonne chose. EN effet, Mathieu Klein est contre le barreau autoroutier Toul-Dieulouard payant qui ne verrait passer que 25 000 véhicules par jour. «Peu rentable» tranche le président socialiste. Il s’est également satisfait que le gouvernement entend élargir les tronçons à 2X3 voies les plus asphyxiés et salue la mise en place d’un observatoire des trafics sur le périmètre métropolitain du grand Nancy.