Drame de la RN4: le chauffeur routier condamné à 7 ans de prison, la peine maximale
La justice a condamné le chauffeur routier à la peine maximale suivant les réquisitions du parquet après une audience sous haute tension en présence des proches des victimes décimées dans l’accident de la route qui est survenu en juillet 2014.
Le drame de la RN4 survenu en Meuse à l’été 2014 était jugé ce jeudi en Meuse. En juillet, sur la route des vacances, le chauffeur d’un camion drogué à la cocaïne avait percuté une voiture. Cinq passagers d’une même famille dont trois enfants sont morts dans l’accident.
Sept ans de prison avaient été requis jeudi à Bar-le-Duc (Meuse) en milieu d’après-midi à l'encontre d'un chauffeur routier de 36 ans accusé d'avoir causé la mort de deux femmes et de leurs trois enfants en percutant leur véhicule, sous l'emprise de cocaïne. Le procureur a aussi demandé à ce qu'il ne puisse plus exercer la profession de chauffeur routier. Finalement, le tribunal a tranché et suivi les réquisitions du parquet. Le chauffeur a été condamné à 7 ans de prison ferme, dix ans d’interdiction de passer son permis de conduire et l’interdiction à vie d’exercer le métier de chauffeur routier.
"Je ne me souviens plus de rien, je ne me rappelle même pas être parti de chez moi, mais je pense ne pas avoir consommé de cocaïne ce jour-là", le 25 juillet 2014, a déclaré le prévenu à la barre, plaidant l'amnésie. Victime d'un traumatisme crânien sévère, il avait été retrouvé inconscient et transporté à l'hôpital, où il est resté dans le coma pendant 4 jours.
Les cinq passagers de la voiture qu'il a percutée, deux sœurs d'une trentaine d'années, deux filles de 7 et 13 ans et un garçon de 10 ans, ont tous péri dans l'accident, survenu aux environs de 08H00. Ils se rendaient à Biscarosse pour les vacances lorsque le chauffard a perdu le contrôle de son camion, traversé la chaussée et le terre-plein central, et percuté leur voiture à hauteur de Ménil-la-Horgne, sur la RN4.
Le père de l’une des victimes s’était suicidé
De l'automobile, il n'est resté qu'un "tas de ferraille", selon un témoin direct de l'accident. Les analyses médicales pratiquées dans le sang et l'urine du prévenu ont montré la présence de traces de cocaïne. Son avocat, Me Sébastien Schmitt, a demandé une information complémentaire, souhaitant que de nouvelles analyses soient pratiquées. L'ambiance s'est tendue dans la salle à l'annonce de sa demande.
"On s'interroge sur la consommation de cocaïne du conducteur, la seule certitude pour moi, c'est que mes filles sont mortes", a lancé, en larmes, le père des deux enfants, montrant à la barre des photos des fillettes qu'il a présentées au prévenu. Le compagnon de l'autre sœur et père du petit garçon tué s'est donné la mort le soir du drame.
Le procureur a requis la peine maximum, soit 7 ans de prison et annulation du permis de conduire avec interdiction de le repasser pendant 10 ans, à l'encontre du chauffeur, déjà condamné 6 fois entre 2002 et 2013, essentiellement pour des faits de vol ou liés aux stupéfiants.
En 2007, il avait notamment écopé d'une suspension de permis de 2 mois et d'une amende de 400 euros pour conduite sous l'emprise de stupéfiants.