Confinement : le gouvernement envisage le recours aux militaires de Sentinelle
7000 soldats de l’opération Sentinelle pourraient être mis à contribution pour se substituer aux policiers et gendarmes appelés à contrôler les restrictions de circulation.
Comment recourir à l'armée sans aggraver le sentiment de panique au sein de la population? Comment gérer « une guerre » sanitaire sans que cela soit perçu comme une atteinte aux libertés individuelles? Voilà le casse-tête du gouvernement alors que la France est entrée ce mardi au premier jour de son confinement total pour ralentir l'épidémie de covid-19.
Selon nos informations, après plusieurs jours de rumeurs contradictoires, un plan consistant à faire appel aux militaires pour assurer l'ordre est bien envisagé. Il s'agit de solliciter les 7000 soldats de l'opération Sentinelle, engagés pour faire face à la menace terroriste depuis les attentats de janvier 2015, afin qu'ils soulagent les 100 000 policiers et gendarmes mobilisés pour garantir les restrictions de circulation.
L'habitude de voir ces militaires dans les rues
Cette option, qui fait l'objet de discussions très engagées entre le ministère de l'Intérieur et celui des Armées, a une vertu : les Français ont l'habitude de voir ces militaires dans les rues, ce qui est moins anxiogène.
« Ils les voient tous les jours patrouiller dans les gares, près des sites sensibles, fait valoir un proche du dossier. Il ne s'agirait pas d'un déploiement massif de l'armée avec des tanks »
Le gouvernement va d'ores et déjà faire appel à ces soldats pour des missions de surveillance classique comme lors des manifestations des gilets jaunes. En clair, ils se substitueraient aux policiers et gendarmes pour assurer les missions de protection des sites sensibles et bâtiments officiels afin que les forces de l'ordre puissent être dégagées pour d'autres opérations… Notamment le contrôle des déplacements de Français.
Selon nos informations, le directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avait déjà évoqué lundi soir dans un courrier adressé à tous les préfets « la contribution des armées » au dispositif de confinement. « Un engagement d'unités de forces mobile pourra être envisagé pour compléter les dispositifs locaux de police et gendarmerie […] La substitution des FSI (forces de sécurité intérieure) par les armées sera recherchée dans un premier temps », avait écrit Stéphane Bouillon.