Rentrée 2020 : écoles, collèges, lycées, quelles sont les règles sanitaires pour la rentrée
Les écoliers, collégiens et lycéens reprennent le chemin de l'école mardi 1er Septembre 2020. Quel est le protocole sanitaire à respecter dans les établissements ? Flash Info Forbach et Alentours fait le point.
Ce mardi 1er septembre 2020, plus de 12 millions d'élèves font leur rentrée dans des conditions particulières, à cause de la crise du coronavirus : avec un masque dans le second degré, et sous la menace de nouveaux durcissements des règles sanitaires si la situation épidémique se dégrade. Certains d'entre eux, notamment au lycée, ne sont revenus en cours que quelques jours en juin depuis la fermeture des écoles le 16 mars dernier.
Lors d'une conférence de presse ce mercredi, le ministre de l'Education a rappelé que cette année sera "particulière" en raison de l'épidémie. Mais Jean-Michel Blanquer a répété, comme la semaine dernière, que "l'école de la République ne sera certainement pas une variable d'ajustement de la crise sanitaire". Ce retour à l'école sera "obligatoire", sauf rares exceptions qui devront être justifiées par un médecin. Les cantines seront également rouvertes. Pour le ministre, il faut "réduire les inégalités" et "augmenter le niveau général".
Le protocole sanitaire pour cette rentrée scolaire contient sept pages. En voici les principales mesures.
Port du masque obligatoire pour les adultes et certains élèves
Obligatoire au collège et au lycée
Le port du masque sera systématique à partir de 11 ans, "pas seulement quand il n'y a pas de distance physique". Ce durcissement des règles, annoncé la semaine dernière, a quelque peu rassuré parents et personnels inquiets avant cette rentrée incertaine. En extérieur et à la cantine, le ministère s'en remet aux établissements pour adapter leur propre règlement.
Pas d'obligation à l'école maternelle et en primaire
En maternelle et en primaire, le port du masque pour les enfants ne s'impose pas, a souligné Jean-Michel Blanquer, s'appuyant sur des "avis scientifiques". Il n'a cependant pas exclu de l'étendre à l'avenir aux élèves de CM1 et CM2.
Masque fourni par l'établissement pour les enseignants
Tous les adultes seront également tenus de porter un masque, y compris les enseignants de maternelle. Il n'y aura pas d'exceptions. "En juillet-août, nous avions envisagé quelques éventuelles exceptions, je pense aux professeurs de maternelle, à certaines situations pédagogiques à une certaine distance. Nous avons préféré ne pas maintenir ces exceptions, de façon à ce que la règle soit totalement claire, simple", a expliqué le ministre, précisant que "c'était l'avis d'une bonne partie des organisations syndicales, d'une bonne partie des acteurs".
Le masque, une "fourniture comme une autre"
Le ministère fournira des masques aux personnels de l'Education nationale. En revanche, collégiens et lycéens devront, eux, se munir des leurs. Au même titre que la trousse, il s'agit désormais d'une "fourniture comme une autre", a dit le ministre. De nombreuses voix se sont élevées ces derniers jours pour demander leur gratuité. "Il n'y a pas de défaillance de l'Etat", a affirmé Jean Castex ce mercredi. Le Premier ministre a souligné que les autorités envoyaient déjà gratuitement par la poste des masques aux familles "les plus précaires". Plusieurs collectivités ont promis qu'elles en distribueraient à tous les élèves concernés, telles que l'Île-de-France.
Gestes barrières mais brassage possible
Publié fin juillet, avant une nouvelle poussée de l'épidémie, le protocole sanitaire qui régit la rentrée met l'accent sur le respect des gestes barrières mais allège les règles de distanciation sociale. Celle-ci n'est plus obligatoire lorsqu'elle n'est "pas matériellement possible" ou qu'elle "ne permet pas d'accueillir la totalité des élèves". De même, la limitation du brassage entre classes et groupes d'élèves n'est plus obligatoire.
Le nettoyage et la désinfection des locaux et matériels
Le nettoyage et la désinfection des locaux et des équipements sont "une composante essentielle de la lutte contre la propagation du virus", explique le protocole sanitaire. Un nettoyage des sols et des grandes surfaces (tables, bureaux) est réalisé au minimum une fois par jour. Un nettoyage désinfectant des surfaces les plus fréquemment touchées par les élèves et personnels dans les salles, ateliers et autres espaces communs (comme les poignées de portes) est également réalisé au minimum une fois par jour.
Les tables du réfectoire doivent être nettoyées et désinfectées après chaque service. L’accès aux jeux, aux bancs et espaces collectifs extérieurs est autorisé. La mise à disposition d’objets partagés au sein d’une même classe ou d’un même groupe (ballons, jouets, livres, jeux, journaux, dépliants réutilisables, crayons, etc.) est permise.
En cas de suspicion de Covid
Si un enfant ou un personnel est symptomatique, des tests seront réalisés. Ceci afin de "remonter la chaîne de contamination pour prendre des mesures d'isolement". Cela pourra conduire à la fermeture d'une classe, voire d'une école, après décision prise avec les autorités de santé. "Notre objectif est d'être capable de réagir dans les 48 heures à chaque fois que des symptômes sont signalés", affirme le ministre.
Le ministère compte sur les "capacités d'adaptation" de chaque territoire. En cas d'activation de la circulation du virus dans une zone géographique donnée, comme actuellement en Ile-de-France ou dans les Bouches-du-Rhône, des mesures plus strictes pourraient être décidées.
S'il faut mettre de nouveau en place un enseignement hybride, mi-présentiel, mi-distanciel, comme après le confinement, "nous y sommes prêts", dit le ministre. Il n'a pas exclu des "évolutions" dans les semaines suivant la rentrée.
Des prêts d'ordinateurs en cas de besoin
Jean-Michel Blanquer a également souligné qu'il pouvait y avoir, durant l'année scolaire, "des lieux en France qui connaissent une accélération du virus". Si tel est le cas, "nous pourrons avoir des actions ciblées". Ces mesures sont "préparées" mais elle ne sera diffusée qu'en temps voulu, a précisé le ministre. Ce sera aux préfets et aux directeurs des Agences régionales de Santé de prendre "les décisions adéquates".
Mais le ministre de l'Education l'a répété : "S'il devait y avoir des mesures hybrides" (un enseignement à distance conjugué à un enseignement physique) ou "de confinement, nous nous tenons prêts". En cas de besoin, des cours ont déjà été enregistrés, et des ordinateurs seront mis à disposition. 2.000 le sont déjà à l'heure actuelle.
Des évaluations musclées
Jean-Michel Blanquer a souligné l'importance, encore plus cette année, des évaluations de début d'année en CP et en CE1. A l'entrée au collège, en 6e, elles seront même "musclées", notamment pour la lecture. Des outils sont mis à disposition des professeurs.
Des stages de réussite scolaire gratuits sont organisés encore cette semaine, avant la rentrée. D'autres auront lieu pendant les vacances de la Toussaint. Le dispositif des "vacances apprenantes" a lui touché près d'un million d'enfants cet été selon le gouvernement.
Plus de 1.600 postes créés pour le premier degré
Le ministre s'est félicité que la France était "un des pays dans lequel il y a eu le moins de décrochage scolaire" ces derniers mois. Mais il veut tout de même vérifier que des inégalités ne se sont pas créées. Pour le premier degré, 1.688 postes supplémentaires vont voir le jour à la rentrée scolaire, dont 1.248 postes créés dans le cadre de la crise sanitaire.
Pour le second degré, "ce sont 1,5 million d'heures qui sont disponibles" pour renforcer l'accompagnement personnalisé et l'aide aux devoirs. Et enfin, 130.000 heures d'assistants d'éducation (AED) sont mobilisées d'ici le mois de décembre, pour accompagner le début d'année.